Depuis quelques jours, le réseau social de Mark Zuckerberg traverse ce qui semble être la plus grave crise de son histoire. En cause, le scandale Cambridge Analytica sur la fuite de données utilisateur pour lequel Facebook est notamment accusé de négligence.
50 millions d’utilisateurs concernés
La semaine dernière, Le New York Times et le London’s Observer ont publié le témoignage d’un ex-employé de Cambridge Analytica, une société britannique spécialisée dans l’analyse et l’exploitation de données. Ce dernier accuse l’entreprise d’avoir récolté les données de plus de 50 millions d’utilisateurs en 2014 sans leur accord grâce à un faux test de personnalité.
Alerté en 2015, Facebook a suspendu l’application mais sans qu’aucun audit de sécurité ne soit mené suite à cet incident. L’enquête menée par les deux rédactions nous apprend également que Cambridge Analytica n’a jamais supprimé les informations collectées et les aurait même utilisées pour élaborer un logiciel permettant d’influencer le vote des électeurs lors de la dernière élection présidentielle américaine.
Face à ce scandale, l’autorité britannique de protection des données (ICO) a demandé un mandat pour perquisitionner les locaux de la société tandis que les procureurs de New York et du Massachusetts ont d’ores et déjà annoncé l’ouverture d’une procédure judiciaire.
Zuckerberg : l’énigme
Le PDG de Facebook, Mark Zuckerberg a également été convoqué par le parlement britannique afin de s’expliquer sur cette affaire. Afin de tenter d’éteindre l’incendie, la plateforme a organisé un événement interne afin d’expliquer la situation aux collaborateurs. Cependant, ni Zuckerberg ni la N°2 de Facebook Sheryl Sandberg n’étaient présents.
Il aura donc fallu plusieurs jours pour que Mark Zuckerberg sorte de son silence.
Face aux reproches, le jeune PDG a fini par présenter ses excuses mercredi soir en publiant un long message sur sa page Facebook : “Cela a constitué un abus de confiance très important et je suis vraiment désolé” a-t- il expliqué. Il a également donné plusieurs interviews à de grands médias américains et la plateforme s’est offert des encarts publicitaires dans la presse britannique et américaine.
Cette prise de parole tardive n’a pas suffit à éteindre le feu des critiques, certains médias estimant que le jeune chef d’entreprise ne s’est jamais attaqué aux problèmes de fond de la plateforme notamment pour l’utilisation des données personnelles de ses utilisateurs. La personnalité de Zuckerberg est également pointée du doigt, certains experts le décrivant comme naïf, inexpérimenté et arrogant.
Quel avenir pour Facebook ?
Conséquence directe de cette affaire, l’action de Facebook en Bourse a perdu près de 50 milliards de dollars en quelques jours. Par ailleurs, plusieurs personnalités comme Julian Assange, Elon Musk ou encore Brian Acton, fondateur de WhatsApp (racheté pour plus de 15 milliards d’euros par Facebook) ont appelé au boycott du réseau social via le hashtag #DeleteFacebook.
La semaine qui s’annonce ne risque pas d’apaiser les tensions autour de la plateforme. En effet, Facebook est accusé d’enregistrer l’historique des appels et des sms via ses applications Messenger et Facebook Lite sur Android
Ce nouveau scandale fera-t- il définitivement vaciller Facebook ?
Dorothée